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Répartir le risque à la retraite : un choix judicieux

Bien que de nombreux investisseurs terminent la plupart de leurs années d'accumulation dans le vert, leurs rendements réels sur l'année civile se situent rarement dans la fourchette idéale de 5 à 7 %. Il est donc essentiel de mettre en place des stratégies avant et pendant la retraite, afin d'éviter les pertes liées au rendement.

En tant que conseillère en gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille associée, Anna a une approche méticuleuse de la gestion de portefeuille et fait preuve d'ingéniosité pour fournir un service à la clientèle exceptionnel. Elle est titulaire du titre de "Chartered Financial Analyst".

J’ai rencontré dernièrement deux clients de longue date (deux investisseurs avisés qui ont fait fructifier leur épargne-retraite pendant plus de 20 ans) afin de passer en revue leur plan financier. Il fallait d’abord déterminer le rendement hypothétique qu’ils pouvaient raisonnablement s’attendre à obtenir à la retraite. Nous nous sommes entendus sur un rendement de 4 %, ce qui est légèrement inférieur aux rendements annualisés réels à long terme de 5 % à 7 %.

C’est alors que nous avons été surpris de constater que, même après avoir terminé la vaste majorité des années en territoire positif, les rendements annuels réels avaient varié considérablement, s’établissant entre 15 % et 20 % certaines années, entre 0 % et -10 % d’autres années, voire même à -20 % (en 2008). En fait, sur une période de plus de 20 ans, ces clients n’ont réussi à atteindre leur rendement cible qu’à quatre reprises.

Cette anecdote montre clairement que le temps nivelle les sommets et les creux des placements et que, par conséquent, créer un plan d'investissement avec un conseiller, et s'y tenir dans les bons comme dans les mauvais moments, est le meilleur moyen d'obtenir le capital souhaité. Ce qui est moins évident, toutefois, c’est que lorsque les investisseurs prennent leur retraite et commencent à retirer de l’argent de leurs portefeuilles, la séquence de leurs rendements – ou l’ordre dans lequel ils produiront ces rendements – revêt presque autant d’importance que les rendements totaux eux-mêmes.

Imaginons un instant deux couples d’investisseurs fictifs, les Tremblay et les Leblanc, qui ont chacun une « aventure » différente à la retraite. Les deux couples disposaient d’actifs liquides de 1 M$ au moment de leur retraite il y a 25 ans et, par un fantastique coup du sort, ils sont parvenus à réaliser les mêmes rendements annuels, mais dans un ordre inverse.

Malgré la séquence inversée de leurs rendements (et le fait qu’ils ont atteint leur rendement cible à trois reprises), les Tremblay et les Leblanc auraient obtenu un rendement annualisé légèrement supérieur à 5 % sur 25 ans et accumulé la même somme à la banque (voir la figure 1).

Figure 1 : Gains accumulés sur 25 ans sans retraits
Gains accumulés sur 25 ans sans retraits

Source : CWB Partenaires en gestion de patrimoine, rendements simulés sur la base d’un portefeuille de croissance équilibrée (70 % actions et 30 % titres à revenu fixe).

Cliquez-ici pour parcourir les rendements de chaque année sur 25 ans.

Une fois à la retraite, les deux couples ont commencé à retirer 50 000 $ de leur portefeuille au début de chaque année. Lorsque l’on considère les retraits effectués, la séquence des rendements change complètement la donne (voir la figure 2).

Figure 2 : Gains accumulés sur 25 ans avec retraits annuels de 50 000 $
Gains accumulés sur 25 ans avec retraits annuels de 50 000 $

Source : CWB Partenaires en gestion de patrimoine

Autrement dit, le fait que les Leblanc aient commencé leur retraite du bon pied et les Tremblay, du mauvais pied a eu un effet dévastateur sur l’évolution de leurs décaissements. Cela dit, les deux couples ont aisément financé les mêmes dépenses de retraite sur 25 ans, mais grâce à la chance qu’ils ont eue au début de leur retraite, les Leblanc pourront laisser un patrimoine plus important à leurs héritiers, si c’est ce qu’ils souhaitent.

La séquence des rendements futurs étant inconnue par définition, ce risque est difficile à prendre en compte, même dans les plans financiers les plus avancés. Cela dit, il existe des stratégies qu'un conseiller peut intégrer à votre plan si vous prenez votre retraite au cours d'une année moins fructueuse, comme 2022, ou tout au long de votre retraite de manière plus générale. Ces stratégies vous permettront de vous assurer que vos rendements se situent à un niveau intermédiaire, ce qui facilitera votre départ à la retraite.


  1. Règle des dépenses dynamiques
    Les dépenses dynamiques peuvent minimiser l’incidence d’un début de retraite « malchanceux » et d’une année négative occasionnelle (ce qui est inévitable) tout au long de la retraite. Au lieu de retirer 50 000 $ chaque année, par exemple, un investisseur pourrait décider de ne retirer que les dividendes et le revenu que son portefeuille a générés. Évidemment, le portefeuille pourrait générer plus de 50 000 $ certaines années et moins d’autres années, mais cette incertitude peut être atténuée en mettant de côté les rendements excédentaires générés au cours des « bonnes » années en vue des années moins fructueuses.

  2. Rééquilibrage périodique
    Les investisseurs sont souvent tentés, surtout après une longue période de solides rendements, de laisser les actifs à forte croissance (comme les actions) occuper une trop grande place au sein de leur portefeuille. Il n’est jamais prudent de s’écarter de son profil risque-rendement, mais il est d’autant plus important d’effectuer un rééquilibrage périodique en période de décaissement. Autrement, un retraité pourrait se retrouver avec un portefeuille correspondant à une tolérance au risque trop élevée tout juste avant une correction du marché qui coïncide avec un décaissement.

    Certains investisseurs voudront peut-être même revoir leur plan trois ou cinq ans avant leur retraite, surtout si leur bas de laine est déjà bien garni, et réduire de manière proactive leur exposition en actions.

  3. Répartition dans le temps
    Des investisseurs jugent bon d’intégrer à leur portefeuille plusieurs niveaux successifs de placements pour pouvoir faire face aux imprévus à la retraite. Au début de leur retraite, ils pourraient, par exemple, répartir l’actif de leur portefeuille de manière à couvrir une année de dépenses immédiates au moyen de liquidités ou de CPG, une période de 2 à 5 ans au moyen d’obligations d’État et de sociétés à faible volatilité et la période restante au moyen de placements à long terme dans des actions.

    Ainsi, même si les rendements du marché sont négatifs pendant 12 mois ou plus, l’investisseur pourra maintenir son style de vie, sans avoir à vendre d’actions en baisse, grâce aux liquidités, aux CPG et aux placements dans les titres à revenu fixe dans son portefeuille.

Répartir le risque peut avoir une incidence tangible sur votre retraite. Un plan financier ne peut pas anticiper la conjoncture des marchés, mais il peut formuler diverses hypothèses et déterminer la meilleure approche à adopter. Donc, passez en revue votre plan régulièrement avec votre conseiller (surtout trois ou cinq ans avant votre départ à la retraite) afin d’être en tout temps aux commandes de votre « aventure » à la retraite.


Source : CWB Partenaires en gestion de patrimoine


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