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22 min de lecture

Moments clés, quatrième trimestre de 2024

Le dicton « Puissiez-vous vivre à une époque intéressante » est tout ce qu’il y a de plus approprié pour 2025. Dans ce numéro, les membres de notre équipe de placement se prononcent sur l’incidence éventuelle des droits de douane sur les actions canadiennes, sur les titres qui se sont distingués sur le marché boursier américain et les raisons de leur domination, sur les perspectives pour l’année à venir en Europe et sur l’évolution future de la courbe des taux.

Dans ce commentaire :

Pourquoi un tel pessimisme? | Canada | États-Unis | Marchés internationaux | Titres à revenu fixe


Pourquoi un tel pessimisme?

Scott Blair, CFA
Chef des placements


L’année 2025 a été excellente pour les investisseurs. Les obligations ont dégagé de solides rendements et les marchés boursiers mondiaux ont eu le vent dans les voiles. Pourtant, lors d’une récente tournée de conférences, je me suis rendu compte que les investisseurs manifestaient beaucoup plus d’anxiété que de satisfaction. Quelles étaient leurs principales sources de préoccupation? L’économie canadienne, les tarifs douaniers et la façon de composer avec les marchés en 2025.

Revigorer l’économie canadienne

Au cours des 10 dernières années, l’économie canadienne s’est classée au deuxième rang des pays du G7 au chapitre de la performance (croissance du PIB réel à la fin de 2023). À première vue, c’est une bonne nouvelle, mais ce n’est pas ce que ressentent les Canadiens.

Un examen plus approfondi révèle que la croissance du PIB parmi les pays industrialisés a ralenti depuis la crise financière mondiale. Bien qu’il s’agisse d’un important indicateur de la santé de l’économie, l’emploi et l’abordabilité revêtent une importance beaucoup plus grande pour les Canadiens sur le plan personnel. La hausse du nombre d’immigrants, l’inflation et les taux d’intérêt élevés ont contribué à la montée des prix des aliments, à l’explosion des loyers et à la pénurie de logements abordables, entre autres, de sorte que les Canadiens sont d’avis que leur situation s’est détériorée. Certains de ces facteurs sont en train de s’inverser. Par exemple, l’inflation semble maîtrisée et le taux directeur de la Banque du Canada (BdC) devrait encore baisser de 0,75 % en 2025 à 2,5 %.

L’année 2025 sera cruciale pour notre pays. Puisque Justin Trudeau a démissionné de son poste de premier ministre, une élection anticipée devrait avoir lieu et se répercutera sur les résultats économiques. La baisse des taux d’imposition et l’allègement de la réglementation pourraient stimuler notre compétitivité, mais nous aurons aussi grand besoin d’un contrôle du déficit.

Répercussions possibles de l’élection du président Trump

Face à l’investiture de Donald Trump qui approche à grands pas et pose de nouveaux défis, il aurait été impossible pour le Canada de résoudre sa situation politique assez rapidement. Que l’on aime ou déteste le 47e président des États-Unis, une chose est certaine : le projet qui consiste à « rendre sa grandeur à l’Amérique » ne comprend pas le Canada (ni aucun autre pays d’ailleurs). Même si les conjectures au sujet du Groenland, du canal de Panama et de la possibilité que le Canada devienne le 51e État américain retiennent l’attention dans les médias sociaux et pénètrent l’algorithme, la menace que présentent les droits de douane de 25 % que Trump souhaite imposer sur toutes les importations en provenance du Canada et du Mexique est bien plus préoccupante.

Les répercussions économiques possibles ont fait l’objet d’amples discussions, mais, au bout du compte, ces droits pourraient nous faire plonger dans une profonde récession, entraîner la dépréciation du huard et accroître l’inflation. Cela dit, ils nuiraient aussi à l’économie américaine, ce qui rend la mise en œuvre de cette politique moins probable, mais toujours possible.

Le principal problème dans ce cas est peut-être l’effet déstabilisateur de commentaires de plus en plus fous sur les médiaux sociaux concernant l’imposition de droits de douane sur les économies d’Amérique du Nord. Les investisseurs apprécient la certitude et la stabilité. Des droits de douane élevés inciteraient-ils les entreprises à investir aux États-Unis? Uniquement s’ils sont considérés comme permanents. Le risque de construire une usine qui n’est compétitive que dans un contexte de droits de douane élevés serait difficile à accepter si une nouvelle administration devait revenir sur cette politique.

Composer avec l’incertitude

Les économistes prévoient actuellement une année 2025 semblable à la précédente. Au Canada, cela signifie un taux d’inflation proche de la cible de 2 % de la BdC, une légère hausse du taux de chômage et une croissance du PIB tout juste en deçà de 2 %, tandis que les stratèges du marché sont généralement optimistes, tablant sur de solides rendements en 2025 dans l’ensemble des pays industrialisés (dont le Canada et les États-Unis). Ces prévisions semblent faire abstraction de la menace de droits de douane, laquelle pourrait changer radicalement les perspectives, et sans surprise, de nombreux investisseurs au Canada envisagent les scénarios les plus pessimistes.

Malheureusement, il n’existe pas de solution miracle en placement. Comme c’est souvent le cas, il faut faire des compromis. Le malaise économique actuel et les menaces des États-Unis peuvent avoir une multitude de conséquences. Par exemple, le risque de se trouver sur le marché si des droits de douane sont mis en place est évident et néfaste, mais il existe aussi un risque de se trouver hors du marché si les droits de douane ne sont pas mis en place. 

La situation pourrait aussi se résoudre d’une manière insoupçonnée, comme ce fut le cas au début de la pandémie. Lorsque le marché a dégringolé rapidement et qu’il est apparu évident que le pire était à venir, le marché s’est redressé de manière spectaculaire en peu de temps.

Nous savons que les marchés montent au fil du temps, malgré les inévitables secousses. Ce qui paraît évident sur le moment s’avère souvent erroné. Qui aurait cru, en 1999, à l’apogée de la bulle techno, que le marché canadien damerait largement le pion à sa contrepartie américaine au cours de la décennie suivante? De même, au plus fort de la crise du crédit en 2009, il semblait peu plausible que le marché américain rebondisse et surpasse les autres marchés mondiaux pendant une si longue période. Étonnamment, au cours des 24 dernières années, un placement de 100 $ sur les marchés boursiers canadien et américain a généré des rendements très similaires (figure 1).

Figure 1 : Les marchés boursiers canadien et américain ont généré des rendements similaires sur une période de 24 ans
 


Source : Bloomberg

L’effet d’entraînement des récents événements peut, à juste titre, susciter un malaise. En tant qu’investisseurs, nous pouvons planifier en fonction de scénarios différents et nous adapter selon l’évolution des risques et des rendements. Acquérir les titres de solides sociétés et diversifier ses placements dans les marchés demeure la clé du succès. Bien que nous n’ayons aucun contrôle sur les problèmes mondiaux, nous pouvons décider de quelle façon nous y réagissons. Grâce à une compréhension approfondie de la dynamique du marché et à notre optique à long terme, nous avons la capacité de nous préparer à l’imprévu. Et nous procédons à des rajustements mesurés au moyen d’une stratégie rigoureuse qui vous aidera à protéger votre patrimoine et à le faire fructifier. 

Sources : FactSet et Bloomberg

Canada

Gil Lamothe, CFA
Responsable des actions canadiennes et gestionnaire de portefeuille principal

Observation

Les actions canadiennes ont connu une excellente année 2024. Notre marché, représenté par l’indice composé S&P/TSX, a enregistré un gain impressionnant de 21,6 %. Presque tous les secteurs du marché ont progressé, à commencer par les technologies et les services financiers,  en hausse de 38,0 % et de 30,1 % respectivement. 

Les secteurs des matériaux et de l’énergie ont aussi affiché une excellente tenue, avançant de 21,4 % et de 23,0 % respectivement. Seul le secteur des communications a enregistré une baisse (-21,1 %). Les prix élevés de l’énergie et de l’or, ainsi que l’assouplissement des taux d’intérêt par la Banque du Canada (BdC) expliquent dans une large mesure ces rendements. Il est intéressant de noter que ce ne sont pas les promesses de l’intelligence artificielle (IA) qui ont stimulé le secteur canadien des technologies, mais plutôt les excellents résultats des sociétés qui ont poursuivi leurs solides croissance et exécution. Parmi ces sociétés figurent Shopify (+48,3 %), Constellation Software (+35,5 %) et Descartes Systems (+46,8 %).

Réflexion

Tout au long de l’année, nous avons évoqué les défis que doivent relever les sociétés du secteur des communications que nous détenons en portefeuille, notamment leur endettement élevé et leur manque de perspectives de croissance. Leur succès au cours des 10 dernières années a largement reposé sur l’immigration au pays, que le gouvernement fédéral s’est engagé à réduire. À mesure que les sociétés de télécommunications améliorent leurs réseaux, elles proposent davantage de services et de bande passante à des prix réduits afin de ravir des clients à leurs concurrents. Bien que ce soit une bonne nouvelle pour les consommateurs, les entreprises n’obtiennent pas les rendements escomptés de leurs investissements, qui sont effectués en grande partie grâce à des emprunts. La baisse des taux d’intérêt leur apportera un certain répit, mais le secteur présente des faiblesses fondamentales à moyen terme.

À la fin de l’année, la menace de droits de douane sur l’ensemble des exportations vers les États-Unis a secoué les marchés. Cette menace, qu’elle soit réelle ou non, doit être prise au sérieux, car une part importante de notre PIB est liée à ces exportations (figure 2).

Figure 2 : Le commerce avec les États-Unis est essentiel à l’économie canadienne


 
Source : Trading Economics (statistiques de 2023)

Les sociétés les plus exposées au sein de notre portefeuille sont principalement liées au transport. Les secteurs du transport ferroviaire et du camionnage pourraient voir leurs volumes diminuer à mesure que les produits fabriqués au Canada deviennent moins compétitifs, ce qui entraînera une baisse de la demande de notre principal partenaire commercial. Au quatrième trimestre de 2024, les actions du Canadien National et de CPKC ont reculé de 7,3 % et de 9,9 % respectivement. Comme les droits de douane sur le pétrole et les autres produits de base auraient un effet néfaste sur les coûts de fabrication et d’expédition aux États-Unis, nous pensons que l’application des droits de douane imposés par les États-Unis sera limitée.

Action

Nous gérons deux stratégies d’actions canadiennes : une stratégie axée sur les dividendes et une stratégie de base axée sur l’appréciation du capital à long terme.

En 2024, deux événements ont pesé plus directement sur notre stratégie de dividendes. La faiblesse susmentionnée des actions du secteur des communications, où la croissance des dividendes est négligeable, était une source de préoccupation. Nous avons donc réduit ce trimestre notre exposition à ce secteur en révisant à la baisse les pondérations de BCE, de Telus et de Rogers. En contrepartie, nous avons accru les placements dans Brookfield Renewables et Brookfield Asset Management. Ces titres ont fait bonne figure et leurs émetteurs continuent de majorer leurs dividendes. 


Le rapport sur le blanchiment d’argent par la Banque TD est le second événement. Depuis, nous avons réduit la pondération de la Banque TD et accru celle de la CIBC. Nous avons également augmenté notre exposition à Element Fleet Services, une société que nous avons ajoutée à notre stratégie de dividendes en cours d’année afin de tirer parti de la forte croissance de ses dividendes.  

En ce qui concerne notre stratégie de base, nous avons réduit notre exposition à la Banque TD et à Telus et étoffé nos placements dans la CIBC et Brookfield Corporation. Dans le secteur des technologies, nous avons continué à accroître notre position dans Shopify. La société poursuit son excellente exécution et nous avons davantage confiance dans son équipe de direction. Descartes Systems est une autre société qui s’est bien comportée. Nous avons accru la pondération de notre placement dans Descartes et réduit celle dans Open Text, qui a connu des difficultés en 2024.  

Nous estimons que ces portefeuilles sont bien structurés en ce début d’année 2025. Il serait sans doute exagéré de s’attendre à des rendements aussi spectaculaires qu’en 2024, mais nous savons qu’en restant sur les marchés, nous finirons par obtenir des résultats à long terme plus favorables.  

Statistiques sur les dividendes – quatrième trimestre 2024

Portefeuille de dividendes canadiens
Nombre de sociétés dans le portefeuille d’actions
31
Nombre de sociétés qui ont déclaré un dividende en hausse
26
Pourcentage des sociétés qui ont déclaré un dividende en hausse
83,9 %
Moyenne pondérée de la hausse du dividende
4,52 %
Augmentation de l’indice des prix à la consommation*
1,90 %
Rendement en dividende du portefeuille d’actions** 4,51 %
Rendement en dividende de l’indice S&P/TSX
3,08 %
*Estimation de Statistique Canada, au 30 novembre 2024 **Le rendement en dividendes est basé sur le Leon Frazer Canadian Dividend Fund qui utilise la pondération cible pour les liquidités. Les données sur les dividendes correspondent au cumul annuel jusqu’à ce jour et représentent des statistiques de croissance seulement. Ce ne sont pas des taux de rendement (comme c’est le cas pour les autres portefeuilles).
10 plus fortes hausses des dividendes
Brookfield Asset Management 18,8 %
Intact Financial Corp 10,0 %
Manulife Financial Corp 9,6 %
CCL Industries 9,4 %
Element Fleet Management 8,3 %
Canadian Imperial Bank of Commerce 7,8 %
Sun Life Financial Inc 7,7 %
Royal Bank of Canada 7,2 %
Telus Corp 7,0 %
Canadian National Railway 7,0 %

Source : CWB Gestion de patrimoine

États-Unis

Liliana Tzvetkova, CFA
Gestionnaire de portefeuille principale, Actions américaines

Saket Mundra, CFA, MBA
Gestionnaire de portefeuille principale, Actions américaines

Observation

Les actions américaines ont connu une année formidable. L’indice S&P 500 a bondi de 23,3 %, soit un peu moins que les 24,2 % de l’année précédente, ce qui représente un rendement impressionnant de 53,2 % sur deux ans. Compte tenu de la vigueur soutenue du dollar américain, les investisseurs canadiens ont inscrit des gains encore plus élevés, qui ont dépassé 30 % en dollars canadiens en 2024. Il s’agit du meilleur rendement parmi les principaux marchés mondiaux. Malgré ses solides résultats pour l’année, notre stratégie américaine a été à la traîne de l’indice S&P 500.

En 2024, les rendements ont été spectaculaires, quoique pas pour tous les secteurs et les titres. Le pire secteur, celui des matériaux, a terminé l’année en territoire négatif, tandis que la santé, l’immobilier et l’énergie ont enregistré des gains modestes, se situant entre 2 % et 6 %. En revanche, les services de communication, les technologies, les services financiers et la consommation discrétionnaire ont monté en flèche, dégageant des rendements supérieurs à 20 % en dollars américains. 

Les titres à mégacapitalisation ont poursuivi leur domination grâce aux investissements continus dans l’IA. Les titres les plus performants ont été ceux de NVIDIA (+171 %), de Meta Platforms (+66 %), d’Amazon (+44 %) et d’Alphabet (+36 %). Ces poids lourds ont eu un effet disproportionné sur le rendement global du marché.

 

Figure 3 : Les meilleurs et les pires rendements des secteurs de l’indice S&P 500

Source : FactSet


Outre les paramètres fondamentaux du marché supérieurs aux prévisions, deux autres facteurs importants ont un effet déterminant sur la seconde moitié de 2024 : l’élection présidentielle américaine et le cycle de baisse de taux de la Réserve fédérale américaine. Les titres financiers se sont envolés après l’élection, dopés par les attentes d’une déréglementation et d’une vague de fusions et d’acquisitions. JP Morgan, l’un de nos principaux placements dans le secteur, a avancé de 44 %, pendant que Tesla (que nous ne détenons pas) a fait un bond de 60 %.

Réflexion

Les événements de l’année dernière nous ont rappelé à quel point les prévisions à court terme sont futiles. Au début de 2024, un risque de récession et des incertitudes concernant l’élection planaient. L’économie américaine et le rendement du marché ont toutefois surpassé les attentes les plus optimistes. 

 
À l’aube de 2025, il règne un optimisme prudent. Les analystes prévoient une robuste croissance des bénéfices par action, de nouvelles baisses des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine et des progrès continus dans la lutte contre l’inflation. Ils espèrent également voir d’autres titres que les titres à mégacapitalisation dominer le marché. Étant donné les rendements du marché supérieurs à 50 % ces deux dernières années et certaines menaces inflationnistes liées à la politique publique, nous sommes conscients que l’attention du marché peut changer rapidement et souvent, parfois plusieurs fois par année. La plupart de ces changements ne sont toutefois que des sources de distractions et que ce qui importe le plus est de conserver une orientation à long terme et de s’en tenir à un processus ayant fait ses preuves.

Action

Au cours du trimestre, nous avons liquidé notre position dans Dollar Tree, la probabilité que notre thèse de placement se concrétise ayant diminué à la suite du départ du chef de la direction. Dollar Tree était un exemple de redressement depuis l’acquisition de Family Dollar il y a plusieurs années. Nous pensions que, sous la houlette de l’ancien chef de la direction, Rick Dreiling, à qui l’on doit la transformation réussie de Dollar General, le redressement serait un succès. Maintenant qu’il quitte ses fonctions et que les progrès ne sont pas à la hauteur des attentes, nous préférons miser sur d’autres occasions de placement. Nous avons étoffé nos placements dans Accenture et Home Depot pour profiter des prix attrayants.

Nous réaffirmons notre position selon laquelle on ne doit pas se focaliser sur les résultats à court terme, qu’ils soient bons ou mauvais. Notre objectif est toujours d’investir dans des sociétés de grande qualité ayant de bonnes perspectives de croissance, une solide équipe de direction, un bilan sain et des flux de trésorerie prévisibles, et dont le titre se négocie à un cours raisonnable. Nous continuons donc de gérer nos portefeuilles dans une optique à long terme, en restant fidèles à notre processus et à notre philosophie de placement.

Sources : FactSet et CWB Gestion de patrimoine

Marchés internationaux

Ric Palombi, CFA
Gestionnaire de portefeuille principal, Actions internationales et revenus alternatifs

Observation

Souvent, la nouvelle année s’accompagne de résolutions et est une occasion de revoir ou de maintenir certaines pratiques. Il semble que les marchés financiers sont plus enclins à conserver leurs habitudes, déterminés à rester fidèles aux actifs américains.

De nombreuses manchettes dans les médias financiers renforcent l’« exception américaine ». L’expression « il n’existe aucune solution de rechange » aux États-Unis (ou TINA en anglais), la « nature perdante du commerce européen » et les difficultés économiques de la Chine contribuent davantage à cet état d’esprit. Peu d’analystes sont prêts à mettre un terme aux opérations sur des titres populaires et la plupart des perspectives pour l’année à venir sont alimentées par l’optimisme suscité par les politiques de Trump en faveur des entreprises américaines. La surperformance des actions américaines par rapport à celles des autres pays n’a jamais été aussi élevée depuis 75 ans, tandis que le dollar continue d’établir des records par rapport aux autres devises. Cependant, les rendements tendanciels actuels et la rhétorique à ce sujet laissent également entrevoir un possible excès d’exubérance de la part des investisseurs ainsi que des caractéristiques s’apparentant à celles d’une bulle spéculative dans certains segments du marché (comme l’illustre la figure 4).


Selon la dernière enquête de Bank of America, l’optimisme des ménages américains à l’égard des actions américaines atteint des sommets historiques, tandis que les positions de trésorerie des gestionnaires de fonds américains et leur exposition aux actions européennes sont à des niveaux historiquement bas. Autrement dit, les investisseurs semblent avoir intégré tous les aspects de la politique de Trump qui avantagent les États-Unis et tous les aspects qui désavantagent le reste du monde. Et ce, avant même son investiture.

Figure 4 : Le rendement des actions américaines est à son plus haut depuis 75 ans par rapport au reste du monde
 

Sources : BofA Global Investment Strategy, Global Financial Data et Bloomberg

Réflexion

Nous avons souvent mentionné que la probabilité (et la possibilité) de générer des rendements exceptionnels est plus grande en période de déséquilibre des marchés et que, pour ce faire, il faut réfléchir et agir différemment. Par exemple, les attentes du marché sont très pessimistes en Europe, que ce soit en ce qui concerne les prévisions de croissance consensuelles, les droits de douane, la situation géopolitique et les enquêtes des économistes. 

 
Un examen des cycles de marché nous apprend que les tendances du marché durent un certain temps et qu’anticiper le marché est un exercice futile. Nous savons par ailleurs qu’un pessimisme extrême s’accompagne d’occasions de placement extrêmes pour les investisseurs qui ont une vision à long terme. Si la valeur nous paraît intéressante, nous prenons également en considération les catalyseurs susceptibles de rapprocher le marché de notre thèse.

Parmi les catalyseurs potentiels en Europe, citons les réductions de taux par la Banque centrale européenne, la fin de la guerre en Ukraine (qui allégerait la pression sur les prix de l’énergie) et la suppression par l’Allemagne du plafond de la dette pour les dépenses d’infrastructures importantes. En ce qui concerne la Chine, le scepticisme règne quant à la capacité de Beijing à stimuler la consommation intérieure, malgré les mesures prises et les déclarations faites par le gouvernement jusqu’à présent. Toutefois, la veille du jour de l’An, des sources d’information ont indiqué que les fonctionnaires avaient reçu une augmentation de salaire, ce qui donne à penser que le gouvernement est prêt à prendre des mesures de relance plus audacieuses du côté de la demande.

Les marchés, en particulier ceux boudés par les investisseurs, préfèrent généralement attendre une certaine visibilité avant d’ajouter foi aux catalyseurs, mais cette visibilité a un prix : une détérioration du profil risque-rendement.

Action

Nous avons continué d’investir dans des titres qui nous semblent sous-évalués par le marché : LANXESS (fabricant allemand de produits chimiques de spécialité), Rémy (producteur français de cognac) et Merck KGAA (important fournisseur d’outils destinés à la fabrication de médicaments et de semiconducteurs).

Nous avons liquidé notre placement dans CCR SA, exploitant brésilien de routes à péage de premier plan, à la suite de la détérioration de son profil risque-rendement. Le Brésil a amorcé un cycle de relèvement de taux, car le gouvernement refuse de reconnaître le fardeau budgétaire du pays et continue de stimuler l’économie déjà forte, ce qui attise l’inflation. CCR est un titre sensible aux taux d’intérêt et nous trouvons des occasions de placement plus prometteuses ailleurs.

Nous avons établi une position dans ELIS SA, important fournisseur de services de location de linge, de lavage et d’hygiène en Europe et en Amérique latine. Enfin, nous avons réintroduit Samsung Electronics dans le fonds, en raison de son profil risque-rendement intéressant et de sa valorisation qui est à son plus bas depuis 10 ans.  

Sources : Bank of America (BofA) Global Investment Strategy, Global Financial Data et Bloomberg

Titres à revenu fixe

Malcolm Jones, CFA, MBA
Gestionnaire de portefeuille principal, Titres à revenu fixe

Ric Palombi, CFA
Gestionnaire de portefeuille principal, Actions internationales et revenus alternatifs

Observation

Nous nous attendions à ce que l’année 2024 soit tumultueuse et elle l’a été. Nous avions anticipé un recul de l’inflation et il s’est concrétisé dans une large mesure. Les taux à long terme offrent actuellement une prime raisonnable par rapport à l’inflation attendue à long terme. L’année a été marquée par de fortes fluctuations : les taux obligataires ont varié de 100 points de base entre leur sommet et leur creux. Cependant, sur un an, les taux à long terme ont augmenté de seulement 4 points de base. Les taux à court terme ont affiché une volatilité similaire durant l’année.

Au cours des deux dernières années, les banques centrales se sont montrées vigilantes dans la lutte contre l’inflation. Une fois l’inflation revenue à un niveau plus normal, elles ont été en mesure de réduire leurs taux directeurs. L’effet de cette intervention est visible dans le mouvement des taux obligataires à court terme (figure 5). Nous avions également prévu des fluctuations limitées des écarts de taux l’année dernière, ce qui s’est produit au cours des trois premiers trimestres de 2024. Au dernier trimestre, toutefois, les écarts de taux se sont resserrés d’environ 35 points de base.

Parmi les élections nationales qui se sont tenues en 2024, celle aux États-Unis en novembre est la plus notable. Il ne fait aucun doute que le ton politique a changé considérablement dans ce pays. Le fait que les résultats de l’élection n’aient pas été contestés pourrait dissiper une partie de l’incertitude qui règne sur les marchés.

Figure 5 : Les taux des obligations du gouvernement du Canada ont fléchi à mesure que l’inflation diminuait



Source : Bloomberg

Réflexion

Les banques centrales disposent peut-être encore d’une certaine marge de manœuvre pour réduire leurs taux directeurs en 2025, mais des désaccords risquent de surgir quant au niveau ultime à atteindre. Comme la majorité des analystes, nous prévoyons moins de baisses en 2025. Ainsi, nous n’anticipons pas beaucoup de mouvement le long de la courbe des taux en 2025.

Le resserrement des écarts de taux survenu au cours des derniers mois de 2024 était inattendu. Un tel resserrement s’accompagne généralement d’une amélioration notable de l’ensemble de l’économie. Advenant une croissance appréciable de l’économie, les pressions inflationnistes pourraient s’intensifier. En pareil cas, les banques centrales pourraient être incitées à marquer une pause ou même à relever les taux. Nous n’avons pas observé de signe d’expansion économique et nous estimons que le récent resserrement des écarts de taux n’est rien d’autre qu’un excès passager. Il ne serait pas surprenant que les écarts reviennent à la normale au cours des prochains mois.

Compte du changement de gouvernement et de ton politique aux États-Unis, on peut s’attendre à un regain de confiance dans certains secteurs de l’économie américaine. Les effets les plus néfastes des changements politiques devraient se faire sentir en 2026 ou en 2027. Ces prévisions semblent plaider en faveur d’une économie raisonnable en 2025. En ce qui concerne les titres à revenu fixe, cette situation laisse entrevoir un mouvement limité de la courbe des taux ainsi que des rendements raisonnables pour les porteurs d’obligations et des avantages raisonnables pour les porteurs d’obligations de sociétés. Le terme « raisonnable » n’est sans doute pas enthousiasmant, mais après ces dernières années, nous n’avons peut-être pas besoin d’autant d’enthousiasme du côté des titres à revenu fixe. 
 
Nous continuons de surveiller plusieurs facteurs externes, notamment les tensions géopolitiques persistantes et l’augmentation des niveaux de la dette nationale dans l’ensemble des pays développés. Ces facteurs sont bien connus des marchés, et nous préférons les surveiller plutôt que de nous positionner contre ces facteurs.

Action

Nous détenions des obligations à court terme afin de réaliser des gains en capital et estimons qu’une grande partie de ces gains ont été réalisés. Les obligations de sociétés offrent toujours des rendements raisonnables. Les écarts de taux devraient évoluer à l’intérieur d’une fourchette assez étroite au cours de la prochaine année.

Source : Bloomberg
 
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