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Dans ce commentaire:
Assouplissement | Canada | États-Unis | Marchés internationaux | Titres à revenu fixe
Assouplissement
Scott Blair, CFA
Chef des placements
En septembre, pour la première fois depuis quatre ans, la Réserve fédérale américaine (Fed) a abaissé les taux d’intérêt aux États-Unis, décrétant une baisse significative de 0,50 % plutôt que de 0,25 %. La Banque du Canada a amorcé l’abaissement des taux plus tôt cette année (en juin), et de nombreuses autres banques centrales dans le monde ont aussi réduit leurs taux directeurs. Cette transition d’un resserrement à un assouplissement de la politique monétaire signale un changement de préoccupations des banques centrales et s’inscrit dans le cadre de règles bien rodées concernant ce qu’il faut faire lorsque l’inflation est trop forte.
Règles des banques centrales
Parmi les outils dont dispose l’une ou l’autre des banques centrales, le plus important est la fixation du niveau des taux d’intérêt. Si l’économie est atone, la banque centrale réduit les taux, mais si l’économie est trop vigoureuse ou l’inflation trop élevée (soit la situation que nous avons connue ces dernières années), elle augmente les taux. Et même si elles ont tardé à s’attaquer au problème (souvenez-vous de l’inflation « transitoire »), les banques centrales ont bien joué leurs cartes cette fois-ci. Les choses se déroulent un peu comme suit :
- L’inflation augmente.
- La banque centrale poursuit la hausse des taux d’intérêt jusqu’à ce que l’inflation emprunte une trajectoire baissière raisonnable.
- La banque surveille le ralentissement de la croissance économique.
- Elle surveille la montée du taux de chômage.
- Elle attend que l’inflation fléchisse à un niveau raisonnable.
- Elle amorce la réduction des taux d’intérêt, lentement si l’économie tient le coup et rapidement dans le cas contraire.
- Elle espère qu’elle n’a pas agi trop tard pour éviter une récession.
Puisque l’inflation s’établit à nouveau dans une fourchette raisonnable (à 2 % au Canada, ce qui correspond à la cible de la banque centrale du pays), nous nous trouvons résolument dans la phase de baisse des taux d’intérêt du cycle en cours. Il a fallu plus de temps que prévu pour y arriver, mais nous y sommes enfin.
Des baisses de taux pendant des jours
La banque centrale a de toute évidence tourné son attention vers l’économie, en particulier vers l’emploi. Il y a quelques années, il était presque impossible de trouver des employés, mais aujourd’hui, le marché est beaucoup mieux équilibré. Au Canada, le taux de chômage a atteint 6,6 % en août. Ce taux n’est pas particulièrement élevé d’un point de vue historique, mais il augmente de façon soutenue depuis deux ans et a grimpé de 1,1 % par rapport à l’an dernier. Selon les règles décrites précédemment, on pouvait s’attendre à ce que l’augmentation du taux de chômage représente un facteur dans l’atténuation de l’inflation, mais si ce taux continue de monter, l’activité économique ralentira et nous entrerons en récession. D’où l’importance accordée aux réductions de taux d’intérêt.
Selon les prévisions générales des économistes, les taux d’intérêt devraient diminuer tout au long de 2025, voire jusqu’en 2026 au Canada et aux États-Unis. Leur réduction se révélera bien nécessaire au Canada, où les consommateurs surendettés seront confrontés à des taux hypothécaires plus élevés lorsque leurs emprunts hypothécaires à cinq ans contractés durant la pandémie arriveront à échéance. La Banque du Canada marche sur la corde raide, et il existe toujours un risque que les taux ne soient pas réduits assez vite ou qu’une crise économique quelconque se produise et nous fasse plonger en récession. Pour l’instant, toutefois, les choses semblent bien se dérouler.
On peut difficilement faire mieux
Dans notre commentaire du premier trimestre, nous avons parlé de la conjoncture économique incertaine : « comme nous l’avons vu ces dernières années, l’incertitude ne signifie pas nécessairement que les marchés font piètre figure. En fait, elle pourrait donner lieu à des résultats exceptionnels ». Cette hypothèse s’est révélée étonnamment exacte. Les marchés mondiaux ont dégagé des rendements spectaculaires jusqu’à la fin du mois de septembre (voir figure 1).
Figure 1 : Solide croissance sur les marchés mondiaux au 30 septembre 2024
Source : Bloomberg
Cette vigueur persistera-t-elle jusqu’à la fin de décembre? C’est difficile à dire, et nous ne faisons jamais de prédiction pour un horizon aussi court. Il existe trop d’inconnues et d’obstacles possibles à l’extérieur de l’économie, notamment les élections américaines et l’élargissement du conflit au Moyen-Orient. Dans l’ensemble, les marchés tendent à devancer l’économie. Il est difficile d’imaginer que les neuf prochains mois produiront d’aussi bons rendements que les neuf derniers mois, mais si nous parvenons à éviter la récession, l’incertitude pourrait de nouveau devenir favorable.
Sources : FactSet et Bloomberg
Canada
Gil Lamothe, CFA
Responsable des actions canadiennes et gestionnaire de portefeuille principal
Observation
Malgré un repli de 5,5 % au début d’août, l’indice S&P/TSX a inscrit un gain de 10,5 % au troisième trimestre de 2024. La Banque du Canada a procédé à deux baisses de 25 points de base, ramenant le taux du financement à un jour à 4,25 %. Par conséquent, la finance s’est classée parmi les secteurs les plus performants au cours de la période, clôturant en hausse de 17,0 %. Le secteur bancaire a été sous tension pendant la majeure partie de 2024, les investisseurs craignant que les taux élevés engendrent une récession et de nombreux défauts de paiement. Maintenant que le cycle d’assouplissement est amorcé, cette crainte s’est dissipée et le secteur est en train de reprendre du poil de la bête. Certaines sociétés financières se sont démarquées ce trimestre, notamment CIBC (+28,9 %) et Brookfield Corporation (+26,4 %).
La réduction des taux a également profité au secteur des services publics. Les entreprises de ce secteur, qui recourent à des emprunts pour financer leurs projets productifs de revenus, ont vu leur rentabilité s’améliorer à la suite de la baisse des taux. Fortis, société de services publics réglementée établie dans l’est de l’Amérique du Nord, a progressé de 16,7 % au cours du trimestre, tandis que Brookfield Infrastructure Partners a fait un bond impressionnant de 28,8 %.
Le secteur de l’énergie a été à la traîne pendant le trimestre, avançant de seulement 1,9 %. Les entreprises d’infrastructures énergétiques comme Enbridge (+14,8 %), TC Energy (+25,8 %) et PPL (+11,2 %) ont affiché une bonne tenue dans la foulée des baisses de taux, mais leurs gains ont été annulés par la nette contre-performance des producteurs de produits de base. Le prix du baril de pétrole a reculé tout au long du trimestre, atteignant début septembre son niveau le plus bas depuis trois ans, soit 65 $, et terminant le trimestre à 68 $. Grâce au dynamisme de Suncor et à ses résultats trimestriels, son titre a mieux résisté que ceux des sociétés comparables, cédant 3,3 % au cours du trimestre.
Réflexion
Le prix de l’or n’a cessé de grimper depuis octobre 2023, passant de moins 1 800 $ à plus de 2 600 $ l’once. Par conséquent, les entreprises d’exploitation aurifère se sont révélées les plus performantes au sein du secteur des matériaux, lui permettant de dégager un rendement de 12,2 % au troisième trimestre. Cette vigueur s’explique par les troubles au Moyen-Orient, et la situation ne montre aucun signe d’apaisement à court terme. Nous conservons Agnico Eagle dans les portefeuilles, son titre ayant grimpé de 22,4 % au cours des trois derniers mois.
Figure 2 : L’or est en hausse
Les observateurs du marché s’attendent à deux autres réductions de taux de 25 points de base chacune au Canada avant la fin de l’année et à deux autres au cours du premier trimestre de 2025. Les cours tiennent probablement largement compte de ces attentes, mais celles-ci devraient néanmoins donner un coup de fouet aux titres des services publics et de la finance, si les réductions se concrétisent.
Action
Nous avons effectué pas mal d’opérations dans les portefeuilles ces derniers temps. Au début du trimestre, nous avons liquidé notre placement dans Saputo, tant dans notre stratégie d’actions canadiennes de base que dans celle de dividendes canadiens. Comme le plan d’efficacité mis en œuvre par l’entreprise a donné des résultats en demi-teinte, nous en sommes venus à penser que l’envergure mondiale de ses activités présentait plus de risques que de possibilités. Dans notre portefeuille de dividendes, nous avons acquis Enghouse, société de technologie présente dans plusieurs secteurs qui majore son dividende de plus de 15,0 % par année.Dans nos portefeuilles de base, nous avons également liquidé le reste de notre placement dans la Banque de Nouvelle-Écosse et utilisé le produit de la vente pour accroître nos placements dans CP Kansas City Rail, Shopify et Equitable. De plus, nous y avons ajouté Precision Drilling. Même si nous nous attendons à ce que le titre fluctue au gré de l’évolution du prix du pétrole, il y a une pénurie fondamentale d’appareils de forage avancés nécessaires à la production de pétrole et de gaz naturel à partir des plus vastes gisements d’Amérique du Nord. Nous pensons que cela contribuera à soutenir la demande des services de Precision.
Vers la fin du trimestre, nous avons accru les positions dans Methanex et Nutrien. Les titres des entreprises de produits chimiques ont sombré dans une léthargie, mais, sur le long terme, nous avons confiance dans ces entreprises, toutes deux étant des chefs de file dans leurs domaines respectifs.
Sources : FactSet et Bloomberg
Statistiques sur les dividendes – Troisième trimestre 2024
Portefeuille de dividendes canadiens |
|
Nombre de sociétés dans le portefeuille d’actions |
31 |
Nombre de sociétés qui ont déclaré un dividende en hausse |
19 |
Pourcentage des sociétés qui ont déclaré un dividende en hausse |
61,3 % |
Moyenne pondérée de la hausse du dividende |
3,11 % |
Augmentation de l’indice des prix à la consommation* |
2,00 % |
Rendement en dividende du portefeuille d’actions** |
4,26 % |
Rendement en dividende de l’indice S&P/TSX |
3,08 % |
**Le rendement en dividendes est basé sur le Leon Frazer Canadian Dividend Fund qui utilise la pondération cible pour les liquidités. Les données sur les dividendes correspondent au cumul annuel jusqu’à ce jour et représentent des statistiques de croissance seulement. Ce ne sont pas des taux de rendement (comme c’est le cas pour les autres portefeuilles).
10 plus fortes hausses des dividendes |
|
Brookfield Asset Management | 18,80 % |
Intact Financial Corp | 10,00 % |
Manulife Financial Corp | 9,60 % |
CCL Industries | 9,40 % |
Canadian National Railway | 7,00 % |
Brookfield Renewable Corp | 5,20 % |
Canadian Natural Resources | 5,00 % |
Russel Metals | 5,00 % |
Open Text Corp | 5,00 % |
Fortis Inc | 4,20 % |
Source : CWB Gestion de patrimoine
États-Unis
Liliana Tzvetkova, CFA
Gestionnaire de portefeuille principale, Actions américaines
Saket Mundra, CFA, MBA
Gestionnaire de portefeuille principale, Actions américaines
Observation
Malgré les incertitudes suscitées par les élections américaines, les tensions au Moyen-Orient et en Europe de l’Est ainsi que le débat sans fin sur la question de savoir si l’atterrissage se fera en douceur ou s’il sera brutal, l’indice S&P 500 a dégagé un rendement total impressionnant d’environ 24 % depuis le début de l’année, ce qui comprend le rendement de plus de 4 % enregistré au troisième trimestre (rendements en dollars canadiens).
Alors que les titres les plus performants (surnommés les « sept merveilles ») ont marqué une pause, un groupe élargi de titres s’est imposé. La figure 3 compare le rendement des titres de l’indice S&P 500, à l’exclusion des titres des sept merveilles, à celui de ces dernières au troisième trimestre de 2024. La divergence s’explique par les bénéfices supérieurs aux prévisions au sein du marché élargi par rapport aux attentes élevées à l’égard des sept merveilles.
Figure 3 : L’indice S&P 500 surpasse les sept merveilles au troisième trimestre (en dollars canadiens)
Les services publics, l’un des secteurs les moins performants l’année dernière, arrivent en tête au chapitre du rendement cette année, grâce à des gains appréciables durant le trimestre. Les technologies de l’information et les services de communication se sont classés aux deuxième et troisième rangs respectivement. En revanche, les secteurs sensibles à la demande des consommateurs comme l’énergie, la consommation discrétionnaire et les matériaux ont été à la traîne. Nos fonds américains ne sont pas parvenus à suivre le rythme du marché, qui a connu une remontée généralisée, depuis le début de l’année. Bien qu’il s’agisse d’un recul à court terme, nous sommes conscients de l’orientation de nos portefeuilles et cherchons continuellement des moyens d’améliorer les rendements sur notre horizon de placement.
Réflexion
La situation macroéconomique et géopolitique a provoqué des divergences de rendement à court terme entre les actions, les secteurs et les produits de base. Comment expliquer autrement la faiblesse des prix du pétrole par rapport à un panier d’autres produits de base qui se sont envolés grâce aux mesures de relance de la Chine? Ces divergences ont créé des occasions pour les investisseurs à long terme désireux d’orienter leur portefeuille en vue d’un succès à long terme.Les entreprises n’évoluent pas en vase clos et subissent l’influence de l’environnement externe. Toutefois, elles ne gèrent pas toutes les externalités de la même manière, ce qui entraîne des divergences dans leur rendement et le rendement de leurs titres. Par exemple, il se peut que les sociétés en portefeuille comme Home Depot et Pool Corporation profitent davantage de la baisse des taux d’intérêt que les autres sociétés du même secteur, en raison de leur position concurrentielle et de leurs paramètres fondamentaux sous-jacents supérieurs. De même, les sociétés de nombreux secteurs cycliques pourraient être davantage favorisées par un atterrissage en douceur si celui-ci se concrétise. Il est très difficile de prédire l’évolution de l’économie ou des marchés, et nous sommes prêts à tirer parti de toute volatilité qui pourrait résulter d’une attention excessive portée aux résultats à court terme.
Action
Bien que la réalisation d’un rendement à long terme demeure notre priorité, la contre-performance ce trimestre n’est pas prise à la légère. Nos placements dans les magasins à un dollar (Dollar General et Dollar Tree) ont lourdement pesé sur le rendement du portefeuille. Comme pour tous nos placements, nous nous concentrons sur l’évolution de l’entreprise sous-jacente et notre thèse de placement. Nous validons constamment notre thèse au moyen d’une vérification diligente au cours de laquelle nous avons des entretiens avec l’équipe de direction, et c’est l’approche que nous avons adoptée pour ces entreprises.Au cours du trimestre, nous avons liquidé notre placement dans Gentex, fournisseur de rétroviseurs de catégorie 1, en raison de facteurs cycliques défavorables dans le secteur de l’automobile. Nous avons investi le produit de la vente dans d’autres placements. Nous avons notamment établi une position dans Occidental Petroleum et une autre dans Medpace Holdings. Occidental est une société d’énergie en constante amélioration ayant des actifs à faible coût et une option offrant un fort potentiel de hausse liée à son portefeuille de projets à faibles émissions de carbone qui, selon nous, est une option gratuite compte tenu du cours actuel. Medpace Holdings est une organisation de services de recherche à forfait qui aide les petites sociétés biotechnologiques et pharmaceutiques à réaliser des essais et à commercialiser leurs produits. Nous avons établi une petite position dans ce titre, car la cyclicité à court terme a entraîné une correction des cours, ce qui nous donne l’occasion d’en tirer parti sur le long terme.
Bon nombre des commentaires macroéconomiques qui prédominent en ce moment finiront par être remplacés par les paramètres fondamentaux des entreprises sous-jacentes à long terme. Dans cette optique, nous continuons d’appliquer notre processus et notre philosophie de placement afin que nos portefeuilles en bénéficient à long terme.
Source : Bloomberg
Marchés internationaux
Ric Palombi, CFA
Gestionnaire de portefeuille principal, Actions internationales et revenus alternatifs
Observation
Nous avons souvent parlé du concept d’« action-réaction ». Bien qu’elle soit généralement utilisée en référence à la physique, la troisième loi du mouvement de Newton s’applique au sens figuré à l’activité humaine. Dans le cas présent, nous constatons une fois de plus que lorsque des événements réels deviennent trop gênants pour les autorités, même dans un pays comme la Chine, le gouvernement doit réagir.
Devant les difficultés économiques qui se prolongent, le gouvernement chinois a annoncé plusieurs mesures de relance de l’économie au cours de la dernière semaine de septembre. Les mesures ponctuelles annoncées durant la dernière année n’ont pas été jugées suffisantes pour enrayer le malaise. Finalement, il semble que la patience du président Xi Jinping ait atteint sa limite.
La Banque populaire de Chine a annoncé un programme de relance tripartite destiné à stimuler les dépenses de consommation et à contrer les pressions déflationnistes. Cette initiative sans précédent prévoit une réduction de 0,2 % du taux directeur, une baisse de 0,5 % des réserves obligatoires des banques ainsi qu’une diminution de 0,5 % des taux hypothécaires actuels. La banque centrale a également laissé entendre qu’elle pourrait réduire davantage les réserves obligatoires avant la fin de l’année, ce qui marque une rupture avec son approche habituelle.
De plus, la Banque populaire de Chine prévoit injecter davantage de liquidités sur le marché boursier en refinançant les prêts bancaires (300 milliards de yuans ou 42,8 milliards de dollars américains) pour permettre aux entreprises de racheter leurs propres actions. En plus de cette mesure, les investisseurs institutionnels seront autorisés à emprunter des liquidités en utilisant leurs placements en actions comme garantie.
Enfin, il semble que le ministère des Finances prévoie émettre cette année des obligations souveraines spéciales pour un montant de 284 milliards de dollars, dont la moitié serait consacrée à la relance de la consommation. Des mesures d’aide sous forme de bons d’achat destinés aux personnes à revenus modestes ont également été annoncées.
Réflexion
Selon nous, ces mesures ainsi que les déclarations insistantes et les orientations prospectives du gouvernement visent clairement à réduire la principale source des difficultés : le manque de confiance des consommateurs imputable à l’effondrement du marché immobilier. Les mesures concernant les dépenses de consommation, le marché immobilier et le marché boursier contribuent à améliorer la confiance en ce qui concerne les revenus et le patrimoine. Les économistes estiment que ces mesures devraient aider la Chine à atteindre son objectif de croissance de 5 % du PIB cette année.
En réaction à ces nouvelles, les marchés chinois se sont redressés de façon spectaculaire, après avoir été largement distancés par les marchés américains et mondiaux depuis 2021. À la suite de la sous-performance des marchés chinois, l’indice MSCI Chine se négocie à un très faible ratio cours/bénéfice (C/B) de 11,2x, ce qui indique une récession. Le désintérêt des investisseurs pour la Chine a créé d’excellentes occasions de placement dans la deuxième économie mondiale. En dollars américains, l’indice MSCI Chine a progressé de près de 20 % uniquement au cours de la dernière semaine de septembre.
Figure 4 : Les actions chinoises sont bon marché
Nos placements liés à la Chine, soutenus par la confiance des consommateurs, ont profité de la ruée soudaine vers les actifs chinois, notamment Alibaba, Tencent et Galaxy, et les entreprises européennes de produits de luxe.
Action
Alibaba a été confrontée presque simultanément à des pressions réglementaires et concurrentielles accrues et à une baisse des dépenses de consommation. En raison de ces facteurs, son action a atteint un creux d’environ 60 $ à la fin de 2022, ce qui est inférieur au niveau de son introduction en bourse en 2014. L’entreprise était évaluée à un niveau ridiculement bas, soit un ratio C/B de 7,8x. Le rapport risque-rendement étant devenu intéressant, nous avons étoffé notre placement dans ce titre.L’action s’est mise à remonter lorsque l’équipe de direction a mis en œuvre des mesures visant à améliorer le rendement et que les organismes de réglementation ont indiqué que leurs contrôles étaient terminés. Ce sont toutefois les annonces gouvernementales susmentionnées qui ont insufflé un véritable élan. L’action se négocie actuellement à environ 110 $, soit 80 % au-dessus de son creux. En dépit de cette réévaluation, l’action ne se négocie encore qu’à un ratio C/B de 12x. Une amélioration durable de la confiance ainsi qu’une augmentation des dépenses de consommation devraient entraîner une nouvelle hausse du bénéfice et du multiple.
Source : Bernstein
Titres à revenu fixe
Malcolm Jones, CFA, MBA
Gestionnaire de portefeuille principal, Titres à revenu fixe
Ric Palombi, CFA
Gestionnaire de portefeuille principal, Actions internationales et revenus alternatifs
Observation
Plusieurs événements ont retenu l’attention des médias au cours du trimestre : aggravation du conflit au Moyen-Orient et en Ukraine, annonces économiques en Chine et élections en Amérique du Sud, pour n’en nommer que quelques-uns. Les marchés ont connu de fortes fluctuations jour après jour, semaine après semaine, mais la volatilité s’est estompée au fil des mois.Quelques thèmes ont dominé au cours de la période. L’inflation continue de reculer en Amérique du Nord et en Europe. Les banques centrales, y compris la Réserve fédérale américaine, ont commencé à réduire leurs taux directeurs. Les taux obligataires à court terme ont fléchi, tandis que ceux à long terme ont peu changé (figure 5). Malgré une certaine volatilité durant le trimestre, les écarts de taux sont restés pratiquement inchangés entre le début et la fin du trimestre. L’inflation au Canada est revenue à la cible de 2 %, tandis que l’inflation aux États-Unis approche de la cible.
Figure 5 : Variation modeste des taux obligataires canadiens au cours des trois derniers trimestres Source : Bloomberg
Réflexion
Il est sans doute prématuré de dire que la lutte contre l’inflation a été gagnée, mais nous pouvons certainement affirmer que le pire est derrière nous. Nous pensons que les banques centrales continueront de réduire leurs taux directeurs en 2025. À la fin du présent cycle, le taux directeur devrait se situer entre 2,5 % et 3,0 % au Canada et entre 2,75 % et 3,25 % aux États-Unis. Les banques centrales souhaitent ramener leur taux directeur respectif à un niveau neutre (c’est-à-dire ni accommodant ni restrictif). Cela dit, nous pensons que les taux obligataires à court terme peuvent encore baisser. Les taux à long terme devraient faire du surplace et pourraient même augmenter légèrement.Les données sur le chômage ont diminué quelque peu. On s’attendait à ce que le maintien des taux directeurs élevés pendant une longue période freine l’économie. Nous prévoyons une croissance modeste ou, au pire, un repli modeste. Il est donc peu probable que les écarts de taux évoluent considérablement au cours de l’année qui vient. Ils sont restés pratiquement inchangés d’un trimestre à l’autre et même au cours des six derniers mois. Cela permet de penser qu’il est possible d’obtenir un certain rendement supplémentaire d’un produit de crédit. À notre avis, de tels placements ne devraient pas générer de gains excessifs.
Il est survenu de nouveaux événements défavorables sporadiques visant certaines obligations de catégorie spéculative. Cela semble se limiter à des émetteurs de qualité moindre et plus endettés et ne pas s’être propagé aux obligations de catégorie investissement ni même aux obligations de catégorie spéculative de meilleure qualité.
Action
Nous continuons de détenir des obligations à court terme dans l’espoir de réaliser des gains en capital à la suite de la baisse des taux obligataires à court terme. Nous détenons aussi des obligations à long terme pour le revenu supplémentaire que le coupon peut procurer. Nous reconnaissons que les gains en capital provenant des obligations à court terme pourraient être limités. Les obligations de sociétés offrent encore des rendements raisonnables. Il est peu probable que les écarts de taux évoluent beaucoup, mais le rendement de ces obligations est intéressant compte tenu du risque additionnel assumé.Nous estimons que les obligations à court terme présentent un rapport risque-rendement plus faible en raison du débat sur la question de savoir où la Réserve fédérale américaine situe le taux neutre. Ce taux est-il plus proche de 3 % ou de 4 %? Le marché a intégré un taux proche de 3 %, d’où la remontée des obligations à court terme.
Nous ne sommes pas convaincus, cependant, et nous croyons que les obligations plus loin sur la courbe pourraient générer de la valeur. Dans cette optique, nous avons acquis ce trimestre des obligations d’ENEL à 2,875 % échéant en 2041, à 72,18 $ pour un rendement à l’échéance de 5,42 %, que nous avons ajoutées à notre portefeuille diversifié de titres à revenu fixe. ENEL est une société italienne de services publics cotée BBB qui figure également dans le portefeuille d’actions internationales. À notre avis, le faible prix de l’obligation et son rendement à l’échéance de 5,42 % offrent un rapport risque-rendement optimal avec un potentiel de gains en capital et de revenu.
Source : Bloomberg
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