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Au moment où l’on pensait que les choses ne pouvaient pas être plus bizarres au sud de la frontière, le président Trump a fait sa grande annonce sur les droits de douane le 2 avril dernier. Puisque les médias ont amplement couvert le sujet depuis, nous ne reviendrons pas sur cette annonce. Il convient toutefois de souligner quelques points essentiels :
- un droit de douane « de base » de 10 % s’applique sur l’ensemble des importations depuis le 5 avril, et des droits de douane supplémentaires visant quelque 60 pays entreront en vigueur le 9 avril;
- les droits de douane sont beaucoup plus élevés que prévu, les États-Unis appliquant désormais un taux tarifaire réel d’environ 20 % sur les importations (le taux varie selon le pays);
- ce taux tarifaire réel est le plus élevé depuis les années 1930 et est près de 10 fois supérieur à ce qu’il était avant l’entrée en fonction de Trump;
- le Canada et le Mexique ont été largement épargnés par les droits de douane supplémentaires en raison des accords commerciaux existants.
La probabilité d’une récession s’est accrue, mais celle-ci reste incertaine
De nombreux experts pensent que ces droits de douane ne sont qu’un outil de négociation ou que l’administration Trump fera marche arrière si l’économie montre des signes d’affaiblissement, si le marché boursier poursuit sa dégringolade, si l’inflation augmente, etc. Ce pourrait bien être le cas, mais le second mandat de Trump à la présidence des États-Unis semble différent. Le président se montre encore plus confiant et plus résolu à suivre son instinct plutôt que des conseils.
Le président a déclaré que des pays « meurent d’envie de conclure un accord », mais que « parfois il faut avaler la pilule ». Avec Trump, c’est l’imprévisibilité qui prime et il aime forcer les gens à rester en alerte. Il est également un adepte de longue date des droits de douane et sait que les entreprises ne construiront d’usines ni ne relocaliseront leurs activités aux États-Unis que si elles croient que les droits de douane sont permanents. On assiste donc à un bras de fer entre la tolérance du président aux préjudices que pourrait causer une guerre tarifaire et ce qu’il considère comme des bénéfices à long terme pour l’Amérique.
De nombreux économistes sont en train de réviser à la hausse la probabilité de récession aux États-Unis, la faisant passer de « peu probable » à « 50-50 ». Par exemple, Goldman Sachs estime maintenant à 45 % la probabilité d’une récession au sud de la frontière cette année, tandis que J.P. Morgan l’évalue à 60 %. Compte tenu de nos liens étroits avec l’économie américaine, le risque de récession au Canada augmente également. En revanche, les marchés s’attendent désormais à ce que la Réserve fédérale américaine réduise les taux de 1 % cette année dans le but de soutenir l’économie, alors qu’une seule baisse de 0,25 % était prévue au début de l’année.
L’heure la plus sombre précède l’aurore
Le marché américain a été le plus durement touché depuis le début de l’année, le rendement total de l’indice S&P 500 ayant chuté de 13 % (en dollars américains) à la fin du 4 avril. Ce recul est survenu en grande partie après l’annonce des droits de douane la semaine dernière. Le S&P 500 s’est replié de 10,5 % en dollars américains au cours de la période de deux jours se terminant le 4 avril. Il s’agit de la cinquième plus forte baisse sur deux jours depuis 1950, comme l’indique la figure 1 ci-après.
Figure 1 : Indice S&P 500 – Plus fortes baisses en pourcentage sur deux jours et rendements totaux prévisionnels (1950-2025)

Pourcentage en dollars américains. Source : Creative Planning
Deux points intéressants se dégagent de la figure 1.
- Huit des dix plus fortes baisses sur deux jours des 75 dernières années se sont produites depuis 2008. La plupart des investisseurs d’aujourd’hui ont déjà connu ce type de volatilité et ont vu ensuite l’autre côté de la médaille. C’est aussi une observation sur l’époque intéressante que nous vivons : grande crise financière, pandémie et maintenant crise des droits de douane.
- Les marchés ont rapidement repris du poil de la bête après ces replis. En 1987, 2008 et 2020, les marchés se sont redressés dans l’année qui a suivi et ont fortement monté au cours des trois et cinq années suivantes. Cela montre que le marché est un mécanisme de nature prospective, c’est-à-dire tourné vers l’avenir – et ce qu’il anticipe actuellement est un ralentissement assez prononcé.
Bien entendu, la plupart des investisseurs ont des portefeuilles diversifiés. Le marché américain n’est pas représentatif à lui seul de l’ensemble des marchés. Les actions canadiennes, en particulier celles à dividendes, ainsi que les actions internationales ont enregistré de bien meilleurs rendements que les actions américaines, tandis que les obligations affichent de solides rendements depuis janvier. Le choc provoqué par l’imposition des droits de douane aux États-Unis est un événement économique majeur. Une récession au Canada, aux États-Unis ou à l’échelle mondiale n’est pas inéluctable, mais il y a fort à parier que la volatilité demeurera élevée du moins à court terme. Cette volatilité peut s’accompagner de mauvaises nouvelles dans les médias, mais aussi d’occasions pour les investisseurs qui s’en tiennent à leur plan.
En tant que partisans des placements à long terme, nous préférons ne pas commenter chaque fluctuation du marché. Nous nous efforçons plutôt de respecter un calendrier de communications qui vise à tenir nos clients bien informés, sans pour autant les submerger d’information. La présente communication est la deuxième que nous publions « hors calendrier » depuis le début de l’année, ce qui témoigne de la fluidité et de la rapidité des événements. Tout ce qui s’écrit aujourd’hui peut être dépassé demain. Dans un tel contexte, il est essentiel de conserver une vue d’ensemble, de se concentrer sur le long terme et, surtout, de maîtriser ses émotions. Cela dit, nous sommes conscients que ce n’est pas facile. Les fortes fluctuations des marchés peuvent rendre méfiants même les investisseurs les plus aguerris, surtout de nos jours alors que les informations circulent en permanence. Il est tout à fait normal d’être nerveux. Voilà pourquoi vous pouvez compter sur nous : nous surveillons la situation de près et vous aidons à garder le cap en période de grands bouleversements.
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