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Grandir Ensemble, mars 2023

Le printemps est presque là et notre dernière édition de "Grandir ensemble" regorge d'articles perspicaces et d'une vision équilibrée des conditions économiques. Une récession est probable, mais nous pensons qu'elle sera relativement modérée. Dans un tel environnement, il y a à la fois des défis et des opportunités à saisir, et nous examinons certains d'entre eux dans la mesure où ils affectent les investisseurs, les particuliers et les propriétaires d'entreprises.

Dans ce numéro: Message du présidentDécès, impôt et récessions – Une vue d’ensembleLa rumeur de récession s’amplifie… et ce que cela pourrait signifier pour vousQue puis-je faire de mon assurance vie détenue par une société?Progresser malgré les hauts et les bas

 

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Message du président

Matt Evans, CFA
President et chef de la direction

L’économie canadienne entrera-t-elle en récession en 2023? Cette question est sur toutes les lèvres ces temps-ci. En ce moment, la croissance du PIB en Amérique du Nord est positive, les marchés de l’emploi sont vigoureux et les dépenses de consommation se maintiennent.

Or, nous savons tous que les décideurs livrent une bataille féroce contre l’inflation persistante. Le jeu en vaut la chandelle – nous nous sommes déjà penchés sur les dommages qu’elle peut causer – et les banques centrales restent inébranlables dans leur conviction qu’elles peuvent faire davantage. Autrement dit, les taux d’intérêt pourraient encore augmenter et demeurer élevés jusqu’à ce que la lutte contre l’inflation soit gagnée.

Une récession se caractérise par un ralentissement de l’activité économique, une diminution des échanges commerciaux, des pertes d’emplois et une faible prospérité. Il faudra peut-être voir de tels résultats pour que l’inflation diminue. C’est la cause des vifs débats qui font rage actuellement. Les commentateurs financiers échangent tous les jours des arguments en faveur d’un atterrissage en douceur de l’économie, d’un atterrissage brut, d’un atterrissage cahoteux ou même de l’absence d’atterrissage. Nous verrons bien ce qui se passera.

Avec un peu de recul et abstraction faite des nombreuses causes possibles, les récessions sont normales. Si bien que notre chef des placements, Scott Blair, fait un rapprochement avec la mort et l’impôt dans le présent numéro. Et heureusement, contrairement à ces derniers, les récessions sont temporaires et prennent fin un jour ou l’autre. Pour sa part, Bernadette Churchill aborde le débat sur la récession sous un autre angle en examinant les défis et les possibilités qu’elle présente dans une telle conjoncture en fonction des groupes d’âge. Quant à Kim Stevens, elle explique ce que vous pouvez faire avec votre police d’assurance vie détenue par une société advenant la vente, la liquidation ou la faillite de celle-ci ou le départ du personnel clé.

Notre tâche est de vous aider à vous préparer à un large éventail de conditions économiques et de marché et à prospérer dans toutes les conjonctures, aussi bien les périodes d’expansion que les récessions qui leur préparent la voie. Comme je l’ai déjà mentionné dans ces pages, nous sommes des optimistes pragmatiques. Parce que nous sommes optimistes, nous planifions et investissons de manière à profiter de la croissance économique positive et de la hausse des marchés sur le long terme. Parce que nous sommes pragmatiques, nous nous préparons à faire face à la volatilité, financière et émotionnelle.

Cette fois, la chance sourira peut-être aux décideurs : la phase d’expansion pourrait se poursuivre pendant que l’inflation recule. Il faut aussi envisager la possibilité que les taux d’intérêt augmentent encore et que l’économie marque une pause salutaire. Dans un cas comme dans l’autre, nous pouvons choisir de préserver l’optimisme qui nous a été bénéfique et de prendre des mesures pragmatiques pour nous préparer à différents scénarios.

C’est cet esprit qui imprègne les pages du présent numéro de Grandir ensemble. Comme toujours, nos experts jettent un regard unique sur quelques-uns des défis et des occasions que nous observons aujourd’hui. Leurs opinions composent un ensemble équilibré. J’ai été très inspiré par les observations des dirigeants de Canadian Mat Systems (CMS) dans le dernier article de ce numéro, intitulé Prospérer malgré les hauts et les bas. Quels conseils donnent-ils pour faire face à la volatilité? Leur réponse est d’une étonnante simplicité :

« Comprenez les problèmes de vos clients et proposez-leur des solutions. Placez vos clients au cœur de votre travail. Connaissez vos finances et ayez toujours un plan au cas où le pire scénario se produirait. Vivez un jour à la fois – ne vous attirez pas d’ennuis. » Et le conseil que je préfère : « Amusez-vous malgré tout ».

C’est un conseil judicieux, et nous les plaçons tous au cœur du travail que nous accomplissons pour les familles de nos clients.

Je vous remercie du temps que vous consacrerez à la lecture de ce numéro. Nous sommes toujours heureux de lire vos réflexions sur ces articles ou sur tout autre aspect du mieux-être financier.

Décès, impôt et récessions – Une vue d’ensemble

Scott Blair, CFA
Chef des placements

On dit souvent qu’il y a deux choses auxquelles personne ne peut échapper : la mort et l’impôt. Nous en ajouterions une troisième : les récessions. Quoiqu’inévitables, les récessions ont un rôle à jouer dans un contexte global et il est possible de s’y préparer afin d’en réduire les incidences financières.

Dans la nature, la naissance succède à la mort. Quant à l’impôt, il sert à financer des choses comme des routes, des écoles et d’autres services essentiels. De même, les récessions font partie intégrante des cycles normaux du marché dans une économie en expansion. Et comme la mort et l’impôt, savoir ce qui nous attend permet à chacun de s’y préparer sur le plan financier. Sommes-nous sur le point d’entrer en récession? Seul l’avenir nous le dira. Pour l’instant, voici notre point de vue sur la situation actuelle et ce que vous pouvez faire dans une optique à long terme.

Récession ou atterrissage en douceur?
Même si chaque cycle conjoncturel est différent, aucun n’est comparable au présent cycle. La récession provoquée par les mesures initiales de confinement imposées en raison de la COVID-19 a été courte, mais profonde. La reprise qui a suivi est maintenant derrière nous, et la croissance économique a déjà atteint son sommet pour ce cycle. La croissance a ralenti considérablement en 2022 et la principale question que se posent les économistes à l’heure actuelle est de savoir s’il y aura une contraction ou un atterrissage en douceur, au cours duquel l’économie ralentit, mais ne se contracte pas, avant de renouer avec la croissance.

Un atterrissage en douceur nous paraît peu probable, le plus plausible étant une récession modérée vers la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Depuis la pandémie et compte tenu de ses répercussions, établir des prévisions n’a jamais été aussi difficile, et nous sommes conscients que nous pourrions nous tromper. Que l’économie enregistre ou non une croissance négative du PIB pendant deux trimestres de suite (ce qui correspond à la définition généralement acceptée d’une récession), il ne fait aucun doute que certains ressentiront les effets du ralentissement à venir.

Conséquences d’une récession
Tout commence par les taux d’intérêt, qui ont nettement augmenté au cours de la dernière année. Les dettes à taux variable (comme un emprunt hypothécaire) ou celles arrivant à échéance doivent être remboursées, sinon les emprunteurs verront leurs coûts d’emprunt monter en flèche. Cela se soldera par une augmentation du nombre de saisies immobilières, une réduction des dépenses des entreprises, des mises à pied et une hausse du taux de rendement minimal pour les nouveaux projets, ce qui entraînera un recul de l’activité économique.

D’ordinaire, une fois que l’économie commence à ralentir, les banques centrales réduisent les taux d’intérêt dans le but de stimuler l’économie. Il est peu probable que cela se produise cette fois-ci (de manière importante), car les banques centrales s’efforcent de juguler l’inflation et savent par expérience (années 1970) que réduire les taux trop rapidement peut provoquer un retour en force de l’inflation qui est encore plus difficile à maîtriser.

Un ralentissement ne réjouit personne, mais il peut avoir des effets positifs. L’expansion économique mène presque toujours à des excès. La bulle immobilière de 2008, qui a surtout touché les États-Unis, a eu des ramifications partout dans le monde. En 2000, une bulle technologique a fait bondir les prix de tout ce qui était lié à la technologie à des niveaux injustifiés. Aujourd’hui, nous sommes aux prises avec une inflation excessive. Tant qu’elle n’est pas maîtrisée, le problème s’aggravera et les solutions risquent d’être encore plus éprouvantes.

Les récessions sont néfastes pour les bénéfices des sociétés. Les actions ont tendance à progresser lorsque les bénéfices augmentent et à chuter lorsqu’ils stagnent ou reculent. Une hausse des taux et un ralentissement économique freinent la croissance des bénéfices. Les taux ont nettement augmenté au cours des 12 derniers mois et, par conséquent, les investisseurs ont révisé à la baisse leurs prévisions à l’égard des bénéfices pour cette année et poursuivront dans cette veine si l’économie ralentit davantage.

Moment crucial sur les marchés
Sur le plan psychologique, les investisseurs se trouvent à un moment crucial du cycle économique. Après une année 2022 difficile sur les marchés boursiers partout dans le monde, nous devons encore faire face à la possibilité d’une récession. De nombreux investisseurs seront tentés de retirer leurs billes et de revenir sur le marché lorsqu’il semblera plus sûr. Après tout, il est facile d’investir dans un marché haussier, mais difficile de conserver ses placements lorsque le marché baisse ou que l'incertitude grandi.

Et s’il n’y avait pas de récession ou uniquement très brève et faible? Les investisseurs pourraient passer à côté d’une remontée spectaculaire. Nous sommes peut-être déjà dans la prochaine phase haussière et ceux qui ont liquidé leurs placements à la fin de 2022 ne réaliseront pas les solides rendements qui marquent le début d’une remontée.

Occasion ratée
Les récessions sont inévitables. Parfois, elles surgissent de nulle part (comme lors de la pandémie) ou ne se matérialisent pas (atterrissage en douceur). Tenter de prédire ou d’anticiper les récessions ou le marché peut être désastreux pour sa santé financière. Pour les investisseurs qui ont un plan, les récessions et les ralentissements du marché ne sont qu’un mauvais moment à passer et, comme ils conservent leurs placements, ils ont une longueur d’avance à long terme. Prenons un exemple et remontons au début de 2008 (figure 1).

Figure 1 : Indice de rendement global S&P/TSX (dividendes compris)
Source : FactSet

Le nouvel investisseur sur le marché boursier canadien au début de 2008 aurait perdu 40 % de son argent au cours des 14 mois qui ont suivi. Une perte d’une telle ampleur aurait mis à rude épreuve la confiance et la patience de n’importe quel investisseur. Ceux qui se sont retirés du marché lorsqu’il était à son creux ont cristallisé leurs pertes. Cependant, les investisseurs qui sont demeurés sur le marché ont non seulement récupéré leur argent, mais ils ont aussi plus que doublé leur placement initial au cours des 15 années suivantes. En fait, les actions canadiennes ont progressé de plus de 8 % par année au cours de la période, malgré les énormes pertes subies au départ.

Nous ne savons pas avec certitude si une récession est à nos portes, mais une chose ne fait aucun doute : quand une récession se termine, ce n’est qu’une question de temps avant qu’une autre commence. Cela fait partie d’un cycle normal du marché dans une économie qui prend de l’expansion au fil du temps. La meilleure façon de vous protéger est d’avoir un portefeuille diversifié en actions et en obligations en fonction de votre tolérance au risque, un horizon de placement suffisamment long, la confiance pour conserver vos placements et un conseiller compétent qui vous aidera à garder le cap.

Sources : FactSet et Bloomberg

La rumeur de récession s’amplifie… et ce que cela pourrait signifier pour vous

Bernadette Churchill, MBA, CIM®, FEA
Conseillère en gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille, CWB Partenaires en gestion de patrimoine

Alors que la récession menace, beaucoup se demandent comment ils seront touchés. Cette récession attendue ne se concrétisera peut-être pas, mais une chose est certaine : elle apportera son lot de défis et d’occasions, qui peuvent varier en fonction du stade où vous en êtes dans votre vie.

Comment en sommes-nous arrivés là?
Un déséquilibre du marché, engendré par des facteurs internes ou externes… ou les deux, est à l’origine d’une récession. La pandémie et ses conséquences (perturbations de la chaîne d’approvisionnement et politique monétaire) ainsi que les bouleversements géopolitiques provoqués par la guerre entre l’Ukraine et la Russie ont accentué les déséquilibres du marché. Chacun a attisé les braises de l’inflation, ce qui a mené à une intervention de la part des banques centrales aux quatre coins de la planète.

Pour refroidir l’inflation, les autorités ont relevé rapidement les taux d’intérêt. Cette hausse accélérée se répercute directement et indirectement sur les ménages et les entreprises. Une récession est une période de perturbations économiques à plusieurs niveaux et se caractérise par une hausse du chômage, une baisse des ventes au détail et une contraction généralisée de l’économie.

Répercussions sur les entreprises
Face aux déséquilibres sur le marché du travail, à l’augmentation du coût des intrants, au recul de l’activité manufacturière et à la baisse de la production industrielle, les entreprises doivent s’ajuster si elles veulent survivre au ralentissement. Il en résulte souvent des suppressions d’emplois, car moins d’employés sont nécessaires pour répondre à la demande plus faible. Dans ce climat, les employeurs commencent par réduire les heures de travail, éliminer les hausses salariales ou diminuer les primes. Un ralentissement prolongé peut se traduire par l’adoption de stratégies plus substantielles et forcer la direction à licencier des employés. De nouvelles initiatives destinées à réduire les coûts et à améliorer l’agilité peuvent aussi être mises en œuvre. De plus, les entreprises peuvent recourir à la technologie afin d’accroître leur productivité à un moindre coût à court terme, mais cela pourrait entraîner davantage de changements permanents.

La hausse des taux d’intérêt se reflète dans les frais d’intérêts sur la dette, et la rentabilité des entreprises diminue. Les coûts de financement plus élevés peuvent obliger les entreprises à modifier leurs plans d’affaires ou à y mettre fin, car il devient impossible de mener à bien certains projets. Ultérieurement, un changement de stratégie ou une baisse des revenus pourrait se répercuter négativement sur les bénéfices et la valeur des actifs de l’entreprise.

Répercussions sur les ménages
Face à l’incertitude sur le marché du travail, les ménages resserrent les cordons de leur bourse. La confiance des consommateurs étant au plus bas, les ménages revoient leur budget, trouvent des façons de le maximiser en achetant des produits moins chers et reportent ou abandonnent certains achats. Les prix élevés des produits et des services conjugués à la stagnation ou à la baisse des revenus exercent une pression sur le revenu disponible. Étant donné les taux d’intérêt plus élevés, rembourser ses emprunts hypothécaires ou ses marges de crédit à taux variable coûte plus cher. L’augmentation des coûts de remboursement des dettes, la hausse du coût de la vie et la croissance limitée, voire nulle, des revenus sont autant de sources de stress pour les ménages.

Les épargnants constatent un recul des bénéfices des sociétés et de la valeur des actifs, qui se traduit par un accroissement de la volatilité sur les marchés boursiers, et d’autres marchés d’actifs comme l’habitation pourraient eux aussi ressentir les effets de l’essoufflement de l’économie. Les taux d’intérêt plus élevés présentent toutefois un avantage : ils améliorent les taux de rendement des placements en titres en revenu fixe, ce qui est apprécié de bon nombre de retraités.

Quelles seraient les conséquences d’une récession dans votre vie?
Les récessions peuvent être profondes et longues ou légères et courtes. Souvent, on en ressent les effets avant même que les économistes confirment officiellement l’entrée en récession de l’économie. Les conséquences d’une récession sur les gens ou les familles varient suivant l’étape où ils en sont dans leur vie et leur santé financière. Voici quelques occasions et défis qu’une récession peut présenter aux jeunes adultes, aux adultes d’âge moyen et aux aînés.

Figure 2 : Occasions et défis qu’une récession peut présenter aux jeunes adultes, aux adultes d’âge moyen et aux aînés.


Ce que vous pouvez faire pour vous préparer à une récession

Même si les récessions sont cycliques et que leur durée ou leur gravité sont inconnues, il est utile d’examiner d’avance sa situation financière pour s’y préparer. Vous pouvez notamment :

  • planifier et mettre de côté suffisamment d’argent pour parer à toute éventualité, y compris les événements importants de la vie comme un mariage;
  • connaître les sources de fonds facilement accessibles (comme un CELI, une marge de crédit, un compte d’épargne);
  • réviser votre budget ou en préparer un afin de connaître les sources et les utilisations des revenus, et prioriser vos dépenses de manière à couvrir les dépenses essentielles;
  • rembourser vos dettes dans la mesure du possible, quelle que soit l’étape où vous en êtes dans votre vie et par mesure de prudence dans un contexte de hausse des taux d’intérêt.

Les récessions présentent des défis pour les propriétaires d’entreprise et les particuliers à toutes les étapes de leur vie, mais aussi des occasions. Par exemple, le moment est peut-être venu pour vous d’évaluer votre choix de carrière et d’envisager une réorientation en cas de licenciement. Rappelez-vous que les récessions ne durent pas éternellement. Avec l’aide de votre conseiller et un solide plan financier, gardez le cap. Modifier ses placements de manière impulsive peut être préjudiciable à long terme. Le parcours ne sera peut-être pas de tout repos, mais des jours meilleurs pointent à l’horizon.

Que puis-je faire de mon assurance vie détenue par une société?

Kim Stevens, CFP®, CLU®, CHS
Conseiller en préservation de patrimoine

« Que puis-je faire de mon assurance vie détenue par ma société advenant sa vente, sa liquidation ou sa faillite ou le départ du personnel clé? » Voilà une question que j’entends de plus en plus souvent en tant que conseiller en assurance autorisé dans la présente conjoncture économique.

Dans de telles situations, il est souvent préférable de conserver son assurance vie et d’en transférer la propriété, de la société exploitante à une société de portefeuille, ou de la transformer en une police individuelle. Examinons les avantages de chaque option.

Avantages de la transformation en une police individuelle
Une assurance vie individuelle peut être, à bien des égards, un excellent outil de planification financière et successorale. Elle permet de garantir le mode de vie de nos proches, de planifier les obligations fiscales de la succession et d’assurer un partage équitable du patrimoine. De plus, il est possible de distribuer presque immédiatement le patrimoine aux héritiers de manière confidentielle et avantageuse sur le plan fiscal.

La transformation d’une police détenue par une société en une police individuelle est une option intéressante, surtout lorsque l’assuré n’est plus assurable. Il faut garder à l’esprit que la plupart des polices d’assurance vie temporaire en vigueur peuvent généralement être transformées en une police permanente sans preuve d’assurabilité.

Il convient d’examiner les conséquences du transfert de la propriété d’une police d’assurance vie. Lorsque la propriété est transférée d’une société à un actionnaire ou à un employé, il y a disposition de la police. Cela signifie essentiellement que l’ARC considère que la police est vendue à titre onéreux et qu’il y aura des incidences fiscales. Le produit de la disposition est le montant le plus élevé entre la juste valeur marchande (JVM) de la contrepartie donnée, la valeur de rachat (VR) et le coût de base rajusté (CBR). Les éléments suivants sont également à prendre en considération :

  • Même les polices d’assurance vie temporaire sans valeur de rachat peuvent avoir une JVM si l’assuré a eu un problème de santé après l’émission de la police ou s’il a atteint un certain âge qui fait en sorte qu’il ne peut plus obtenir une couverture au même prix. La JVM doit être déterminée par un actuaire.
  • Tout gain sur disposition d’une police (valeur de rachat moins le CBR) constitue un revenu imposable et est considéré comme un revenu d’intérêt pour la société.
  • Si un actionnaire ou un employé ne paie pas la JVM de la police, il peut y avoir un avantage imposable qui, dans le cas d’un transfert à un actionnaire, entraîne une double imposition, puisque le montant est imposable pour l’actionnaire, mais non déductible pour la société.
  • Un transfert à un employé est moins onéreux, car la société reçoit une déduction pour le montant de l’avantage imposable de l’employé.

Avantages du transfert à une société de portefeuille
Le transfert d’une assurance vie d’une société exploitante à une société de portefeuille est souvent souhaitable, car il permet à l’actionnaire de transférer à ses héritiers une partie du patrimoine passif détenu par la société de portefeuille de manière plus avantageuse sur le plan fiscal.

La police transférée à une société de portefeuille est généralement une police d’assurance temporaire transformable en une assurance vie permanente avec valeur de rachat, habituellement une assurance vie entière. L’assurance vie entière permet la croissance d’une catégorie d’actif exonérée d’impôt dont les taux de rendement internes à long terme correspondent au rendement d’un portefeuille équilibré imposable. La police prévoit une croissance de la VR et du capital décès, et toute croissance réalisée est acquise immédiatement. Au décès de l’assuré, le capital décès est versé à la société en franchise d’impôt. Un crédit est porté au compte de dividendes en capital (CDC) lorsque le capital décès excède le CBR de la police. Les dividendes en capital de la société dans le CDC seront versés aux héritiers en franchise d’impôt et viendront considérablement grossir leur héritage.

Ce type de transfert peut être effectué sans qu’un avantage soit consenti à un actionnaire, par le versement d’un dividende en nature de la police d’assurance vie, qui peut être libre d’impôt pour la société de portefeuille. (Voir l’annexe.)

La figure 3 donne un exemple de chacun de ces scénarios en dollars constants.

Figure 3 : Scénarios de transfert d’une police d’assurance 


En résumé, il est généralement avantageux de conserver sa police d’assurance vie même lorsqu’elle n’est plus nécessaire aux fins pour lesquelles elle a été souscrite. Cependant, il faut prendre en considération les incidences fiscales d’un transfert de police. Il est donc important d’en discuter avec un expert. Nos conseillers en préservation de patrimoine peuvent vous aider à déterminer la meilleure voie à suivre dans votre situation.

Annexe
Les dividendes en nature donnent lieu à une disposition de la police au profit du cédant à la valeur de rachat de la police ou à son CBR, s’il est plus élevé, mais il n’y a pas d’avantage consenti à un actionnaire pour la société de portefeuille. La société de portefeuille devrait bénéficier d’une exonération d’impôt sur les dividendes tant que le « revenu protégé » attribuable aux actions de la société exploitante détenues par la société de portefeuille est suffisant. Le revenu protégé est fondé sur un calcul complexe effectué par le conseiller fiscal de la société, qui fournit essentiellement une approximation des bénéfices non distribués, rajustée aux fins de l’impôt.

Pour que ce soit fait correctement, la JVM de la police doit être déterminée par un cabinet d’actuaires. La JVM correspond, au minimum, à la VR de la police, s’il y a lieu. Elle pourrait être sensiblement plus élevée que la VR si l’assuré n’est plus assurable ou s’il est assurable, mais avec une tarification personnalisée.


Source : Conseils PPI, Guide du conseiller sur l'imposition de l’assurance vie, 2022-2023

Progresser malgré les hauts et les bas

Entretien avec Canadian Mat Systems

Croître en affaires peut être ardu dans n’importe quelle conjoncture, mais, ces dernières années, les événements imprévisibles se sont succédé à un rythme qu’aucune entreprise n’aurait pu imaginer. Dans ces moments, on peut trouver l’inspiration auprès de gens capables de déployer leur ingéniosité et de puiser à même leur optimisme pour repousser les limites du possible.

CWB Gestion de patrimoine s’est entretenue récemment avec deux personnes inspirantes : Shawn Beamish, chef de la direction, et Kel Knutson, chef des finances, de Canadian Mat Systems (CMS). Durant cet entretien, les deux hommes nous ont fait part des défis et des possibilités que pose l’exploitation d’une entreprise d’envergure mondiale dans l’économie d’aujourd’hui.

À propos de CMS
Établie à Nisku, en Alberta, CMS fabrique des panneaux de fondation temporaires, ou « plateformes », qui sont utilisés pour supporter les activités opérationnelles dans les zones à faible capacité portante du sol. La société fournit ses produits partout aux États-Unis, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Pour en savoir plus, consultez le site Web de la société à l’adresse matsystems.ca.

Quelles difficultés CMS a-t-elle dû surmonter au cours des trois à cinq dernières années et comment y est-elle parvenue?
La situation n’a vraiment pas été facile ces dernières années. Il nous a fallu neuf ans pour régler la question de l’expropriation de nos installations de fabrication. Nous avons aussi dû composer avec plusieurs guerres des prix du pétrole et du gaz. Elles ont eu des incidences non négligeables sur les prix des marchandises, et le secteur du pétrole et du gaz en a pâti. Et c’est sans compter la pandémie de COVID-19.

Nous avons tout de même réussi à tirer notre épingle du jeu. Nos équipes des finances et des affaires juridiques ont accompli un travail formidable, s’occupant de nombreux points de détail en ce qui concerne l’évaluation de nos installations, les répercussions financières du déménagement et les incidences opérationnelles imputables à l’expropriation. De même, grâce à l’engagement de notre personnel à traverser le ralentissement du secteur du pétrole et du gaz, nous avons été en mesure de surveiller nos rendements clés dans un secteur en mutation, de gérer nos coûts et de diversifier nos produits au-delà du pétrole et du gaz.

Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé, nous avons été considérés comme un « service essentiel » et avons poursuivi nos activités pendant le confinement. Une de nos priorités a été d’établir des méthodes de travail et des systèmes de suivi pour que les membres de notre personnel disposent des outils nécessaires pour assurer leur sécurité et leur productivité.

Pour réussir malgré toutes ces difficultés, il nous fallait une vision, une planification, des prévisions et des communications étroites avec notre prêteur et nos investisseurs. Notre succès, nous le devons avant tout à notre personnel. Nous avons une équipe expérimentée et talentueuse capable de relever n’importe quel défi commercial, n’importe où dans le monde.

Alors qu’une récession menace, comment composez-vous avec l’incertitude économique en 2023?
Nous avons appris de tout ce que nous avons vécu ces cinq dernières années. Nous avons découvert l’importance de comprendre les difficultés de nos clients et de communiquer avec eux le plus tôt et le plus souvent possible pour renforcer la confiance dans nos prévisions.

Forts de notre expérience collective, nous pouvons déterminer les indicateurs clés propres à notre marché de manière à anticiper la gravité et la durée des perturbations à venir. Il nous suffit ensuite de prendre habilement les mesures appropriées pour atténuer ces perturbations. Heureusement, nous pouvons compter sur une équipe sensationnelle. Chez CMS, nous croyons que « les gens compétents attirent des gens compétents ». Ils sont nombreux chez nous et font toute la différence!

Quelles sont les occasions les plus prometteuses que vous entrevoyez pour votre entreprise à plus long terme?
Nous poursuivrons nos efforts pour devenir un meilleur exploitant en nous appuyant sur notre vision et notre plan, et en élargissant notre gamme de produits et nos marchés.

Ce processus a commencé il y a des années lorsque nous nous sommes réorientés vers la fabrication et les technologies de pointe. Au départ, c’était une occasion d’innover dans notre secteur d’activité en fabriquant des plateformes plus légères en matériaux composites qui n’absorbent pas l’eau et qui sont plus faciles à nettoyer – et, par conséquent, nous avons réalisé des économies et réduit les effets environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Cela a ouvert la voie à l’approvisionnement de produits composites destinés à d’autres applications.

Par l’intermédiaire de Composite Manufacturer of Sustainable Infrastructure, aussi appelée CMS Infrastructure ou CMSI, nous nous préparons à offrir des solutions ESG à plusieurs secteurs, notamment les infrastructures, les transports, le génie civil, la marine et l’armée. Les matériaux composites nous donnent la possibilité de remplacer le béton à l’échelle mondiale. La fabrication du béton est une activité à la fois énergivore et très polluante. Le béton contribue à l’augmentation de la température dans les centres-villes et est susceptible de se fissurer sous l’effet des variations extrêmes de la température, de sorte que la durée de vie prévue des infrastructures diminue. En revanche, les composites ne se fissurent pas, ne conservent pas la chaleur et ont une plus longue durée de vie. De plus, leur fabrication nécessite moins d’énergie et est moins polluante.

Pour illustrer l’utilité des matériaux composites, prenons l’exemple des ponts. Les ponts ont été construits en béton après la Seconde Guerre mondiale et leur durée de vie tire à sa fin, comme en font foi les effondrements survenus en Amérique du Nord. Les matériaux composites peuvent jouer un rôle déterminant ici. Il s’agit de l’une des raisons pour lesquelles CMSI cherche à tirer parti des investissements de plusieurs milliers de milliards de dollars promis par le gouvernement fédéral, les provinces, les États et les municipalités au Canada et aux États-Unis en vue de la reconstruction des infrastructures vieillissantes. Les matériaux composites ou la résine polymère avec fibre de verre sont la solution écologique à ces problèmes. Autrement dit, CMSI aide le Canada à relever les défis que posent les infrastructures au 21e siècle.

Nous prévoyons également nous tailler une place sur le marché américain. Récemment, CMSI s’est vu confier un important contrat par l’armée américaine à Pearl Harbour, à Hawaii. Dans la foulée, nous avons reçu plusieurs demandes de renseignements au sujet d’autres innovations en composite. CMSI a aussi été sollicitée pour de vastes projets d’infrastructure outre-mer, ce qui devrait entraîner notre expansion à l’étranger.

Comment CWB a-t-elle aidé CMS à s’engager dans la voie de la croissance?
Au cours de rencontres en personne et de visites de nos installations, nos gestionnaires de comptes de CWB ont pris le temps de comprendre la complexité et le potentiel de nos activités à l’appui de notre plan de croissance. Ce rare souci du détail et les rapports personnels sont rafraîchissants et distinguent CWB de ses concurrents du secteur bancaire. Nous sommes reconnaissants envers notre équipe de CWB pour son talent et son dévouement.

Quels conseils donneriez-vous aux propriétaires d’entreprise dans le présent contexte de volatilité?
Comprendre les problèmes de vos clients mieux qu’ils ne le font et leur proposer des solutions. De cette façon, vous placez vos clients au cœur de votre travail et vous vous assurez que vous serez leur fournisseur de choix, autant en période de prospérité qu’en période de crise.

Il est essentiel d’avoir la meilleure équipe possible et de communiquer étroitement avec votre prêteur et vos investisseurs. Connaissez bien vos finances et ayez toujours un plan au cas où le pire scénario se produirait. En outre, étant donné le rythme effréné d’aujourd’hui, vivez un jour à la fois – ne vous attirez pas d’ennuis. Enfin, amusez-vous malgré tout!

Les informations présentées ici sont uniquement destinées à des fins de discussion et d’illustration et ne constituent pas une recommandation ou une offre ou une sollicitation d’acheter ou de vendre des titres. Les opinions exprimées le sont à la date indiquée, sur la base des informations disponibles à ce moment-là et peuvent changer en fonction des conditions de marché et autres. Sauf indication contraire, les opinions exprimées sont celles des auteurs et pas nécessairement celles de CWB Gestion de patrimoine (CWB GP) ou de ses sociétés affiliées. CWB GP ne s’engage pas à mettre à jour ces informations. Les décisions de placement doivent être fondées sur les objectifs, l’horizon temporel et la tolérance au risque d’une personne. Aucun élément de ce contenu ne doit être considéré comme un conseil juridique ou fiscal et nous vous encourageons à consulter votre propre avocat, comptable ou autre conseiller avant de prendre toute décision financière. Les rendements cotés ne doivent pas être interprétés comme un montant qu’un investisseur recevrait du Fonds et sont susceptibles de changer. Les investisseurs doivent consulter leur conseiller financier avant de décider si les fonds communs de placement sont un investissement qui leur convient. Les placements en fonds communs peuvent donner lieu à des commissions, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres dépenses.

Veuillez lire le prospectus, qui contient des renseignements détaillés sur les placements, avant d’investir. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leur valeur change fréquemment et les performances passées peuvent ne pas se reproduire. CWB GP fait appel à des tiers pour fournir certaines données utilisées pour produire ce rapport. Nous pensons que ces données sont exactes, mais nous ne pouvons pas garantir leur exactitude. Visitez cwbwealth.com/fr/about-us/legal-disclaimer pour consulter notre avis de non-responsabilité complet. Les frais facturés pour les services fournis par CWB GP et ses sociétés affiliées peuvent changer de temps à autre, un préavis de 60 jours sera fourni aux clients avant tout changement.